mercredi 8 mai 2013

Les Garennes de Watership Down


Les Garennes de Watership Down
Richard Adams
Edition Flammarion
411 pages ( édition 1976 ) 


« Cessant d'être les Jeannot de notre enfance et le gibier des Raboliot, voici que les lapins deviennent pour la première fois les héros d'une épopée. Ce récit a la simplicité des grands mythes. Comme eux, il est tissé de symboles : le sang versé, l'herbe rase et l'herbe haute. l'oiseau noir et l'oiseau blanc, le grand chien qui vous pourchasse et qui vous sauve sans le savoir, l'eau qui noie ou qui vous porte, la " grande eau " que les lapins n'ont jamais vue et dont ils rêvent, et enfin ces innombrables petites fleurs des champs, avec lesquelles ils entretiennent une amitié complice et gourmande, incarnations fugaces du temps qui passe et de la Mort, leur éternelle

compagne. Fable ? Œuvre de moraliste ? Livre de sagesse ? Richard Adams a simplement raconté une histoire - mais en lui prêtant une telle fraîcheur, une telle poésie et tant de mystérieux échos que nous croyons reconnaître une odyssée venue du fond des siècles. A nous de l'interpréter à notre façon, ou mieux de la lire avec des yeux d'enfant. »

 Pour accompagner le titre de mon blog il fallait que je fasse un premier article sur ce roman ci. Aux amoureux d’animaux, d’épopées incroyables et de littérature jeunesse, ne passez pas à côté de ce modeste récit d’aventure qui vous jettera dans la peau de lapins. Certains se souviendrons peut-être du traumatisme qu’a été pour eux le film d’animation adapté de ce roman, mais aux quelques survivants de cette boucherie, n’hésitez pas à vous plonger dans les aventures de Cinquain et Noisette. Voilà un récit qui mérite qu’on s’y attarde. 

 Les Garennes de Watership Down raconte comment une moitié de Garenne, prévenue par la vision d’un des leurs, fuit un danger imminent et terrible qui s’apprête à s’abbatre sur leurs terriers. Les lapins sautent alors de dangers en dangers dans l’espoir de trouver un terrain propice à l’élaboration d’une nouvelle garenne. 

 Les lapins principaux ont chacun un rôle essentiel qui fait d’eux un groupe équilibré et dont les talents divers les sortent des pires situations.  Tous sont attachants bien qu’ils ne soient pas développés en profondeur. En effet l’auteur ne se concentre pas véritablement sur un héros mais davantage sur le groupe. Là où c’est une faiblesse dans certains romans celui ci arrive à nous en dire juste assez pour donner une identité propre à chacun des personnages.

 Il y a très peu d’éléments magiques dans Les Garennes de Watership Down, hormis le don de voyance de Cinquin, mais tout de même une petite dose non négligeable qui s’avère agréablement surprenante et plaisante. La particularité de Cinquain est d’ailleurs source de tension dramatique et de suspense.

 Le style est agréable à lire. Il est fouillé, même pour un roman jeunesse, et comporte bon nombre de termes inventés par l’auteur et qui réfèrent à une langue propre aux lapins. Cependant les adeptes de la littérature cinématographique pourraient être déstabilisés. Publié dans les années 40, le récit est loin des habitudes des romans d’aujourd’hui relatant une aventure comme s’il s'agissait d’un film. Il est bien plus proche des épopées et grands textes littéraires, adapté à un public plus jeune ou à un univers de lapins.

 Ces animaux ont d’ailleurs bien plus qu’une langue : une propre mythologie, des légendes relatant leurs histoires qui viennent interrompre de temps en temps le récit et nous dévoiler la richesse de leur univers. Certains y verront une cassure dans le rythme, mais les lecteurs séduits apprécieront d’en apprendre plus sur leur coutumes et leur Histoire. Pour ma part je l’ai trouvé assez proche de la narration de Tolkein dans son oeuvre la plus célèbre, de part l’importance des légendes et de l’amour de l’auteur pour l’enrichissement de son univers.

 Un tout petit bémol, je suis un peu déçue des traductions des noms. Même si le sens est identique je préférais la version anglaise ( Noisette s’appellait Hazel et Cinquin, Fiver ). Par ailleurs, je trouve ne trouve pas les couvertures françaises très belles. Mais ce livre est une très belle découverte et son anonymat sur le territoire Européen est étonnant, là où les anglophones le reconnaissent comme un classique de la littérature jeunesse. C’est pourtant un récit pour tout âge, qui laisse à ses lecteurs les plus vieux une liberté d’interpretation certaine qui rend le livre bien moins enfantin qu’il n’y parait


Conclusion : Coup de coeur






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